L’homme s'était produit au cirque Agneessen l'an dernier. Une plainte pour maltraitance avait débouché sur la saisie d'une cinquantaine d'animaux. En première instance, le dompteur avait bénéficié d'une suspension du prononcé. Mais le parquet du procureur du Roi a interjeté appel.

Devant la cour d'appel, le procès du montreur de reptiles a tourné aux procès de l'expert qui a ordonné la saisie des animaux. Il n'est pas vétérinaire. Il préside une association qui exploite un refuge pour ce genre de bébêtes. Il a donc un intérêt financier, manifestement, à ce que la justice s'adresse à ses services pour héberger pythons et alligators. Un hébergement, comme le souligne la présidente, qui est facturé à des prix astronomiques.

Dans cette affaire, après une descente de police, en armes, en janvier de l'an dernier, des magistrats ont fini par ordonner la restitution de la ménagerie. Du moins, ce qui a survécu: neuf décès sont à déplorer depuis que les serpents ont quitté le cirque. Depuis qu'ils ont été rendus à leur propriétaire, deux crocodiles décrits comme anorexiques ont recommencé à manger.

Autre détail: l'intéressé a reçu, en sus, 36 bébés anacondas, nés d'un accouplement qui, après calcul de calendrier, ne peut que s'être produit pendant la période de prétendue maltraitance. L'avocate de la défense se pose donc quelques questions. Elle plaide l'acquittement du prévenu. Elle ne conteste pas l'une ou l'autre infraction, mais elle décrit les multiples efforts de son client pour se mettre aux normes.

L'accusation ne l'entend pas de cette oreille. Le procureur général réclame une lourde amende. Les juges se donnent un mois pour rendre leur décision.

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